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Channel: L'Observatoire critique » Culture numérique et enseignement supérieur
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Le dernier billet

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Ce carnet entame sa vie d’archive, au moment où je me retire de l’université. Quoi de plus banal que de se retirer, le moment venu (ou presque). Toutefois, ce retrait prend une dimension qui me dépasse : c’est une parenthèse qui se referme sur une tentative d’enseignement et de recherche dont je persiste à défendre la pertinence, quelles qu’en aient été les insuffisances.

Au fond, l’affaire peut se résumer à une dissension autour d’un énoncé : « Informatique et histoire de l’art » – intitulé du poste sur lequel je fus recrutée par l’UFR d’histoire de l’art et archéologie de l’université Paris 1. Les « commanditaires » le pensaient limpide, fièrement campés sur l’impensé de la technologie et du tournant numérique ; moi, je n’ai cessé d’y entendre une promesse énigmatique à laquelle il fallait donner sens.

Treize années se sont écoulées si bien que le bail se termine, de mon fait, et met enfin fin – c’est long, treize ans ! – à une malencontreuse « erreur de recrutement ». De mon point de vue, en revanche, le temps d’explorer, observer, découvrir, analyser, interroger, suggérer, construire…

Résultat in fine du malentendu : c’est un PRAG1 qui sera recruté pour me remplacer et enseigner la « culture numérique »…

L’Observatoire critique, 1ère et 2nde formule, fut l’heureux produit du dialogue impossible « intra muros » ; le désaveu de l’institution a favorisé son contournement, le web offrait un terrain d’expression inespéré. Une aventure rendue possible par ces étudiantes et ces étudiants qui ont consacré une part significative de leur temps et de leurs talents, à mes côtés, pour donner vie à ces projets éditoriaux – par pure conviction car aucune gratification universitaire ne faisait partie du “contrat”. La plupart d’entre eux, ça n’est pas un hasard, s’impliqua activement dans la menée des Travaux Dirigés de Licence dont il fallait constamment actualiser la formule car le web ne cessait d’en transformer les enjeux. Un compagnonnage d’une qualité rare, stimulant et précieux. A un moment ou un autre, ils furent mes interlocuteurs et mes partenaires les plus constants2.

Toute ma gratitude, enfin, à Pierre Mounier et Marin Dacos qui m’ont invitée à relancer l’Observatoire critique sur la plateforme Hypothèses. Quelle satisfaction d’avoir été partie prenante de cette vaste composition, porte-voix inédit et pluriel de la recherche en train de se faire  !

C’est à leur initiative également que je dois de laisser une trace orale du dernier chantier qui m’a occupée, en m’invitant à soumettre quelques pistes de réflexion sur l’histoire de l’art et ses technologies, dans le cadre du Séminaire Digital Humanities, animé désormais avec Aurélien Berra.

 

Support de présentation.

Captation audio de la séance du 9 janvier 2013.

  1. Professeur agrégé de l’enseignement du second degré. Le gain est double, économique et académique : l’enseignant effectue deux fois le service horaire d’un Maitre de Conférences – de quoi absorber les nombreux TD – et il n’est plus question de recherche…
  2. Une pensée particulière à Laurent Genest, Aurélia Chossegros, Cynthia Pedroja, Simon Bachelier, Marc Aufraise, Antoine Mazières, Cécile Joyet, Alexandra Legrand, et bien sûr, Elisavet Doulkaridou…

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